Contre l’isolement et la stigmatisation des malades mentaux, des outils existent, les professionnels se mobilisent. Reportage.
Contrat local de santé mentale, atelier santé ville, contrat local de santé : les villes possèdent aujourd'hui plusieurs outils pour répondre aux questions de santé mentale. Comment améliorer ces outils mais aussi éviter la stigmatisation des malades ? Vendredi 22 mars, professionnels du soin, élus aidant et familles ont abordé toutes ces questions au cours d'une journée de rencontres et de débats.
Jean-Paul Le Bronnec : « C'est très difficile pour une famille qui découvre la maladie psychique d'un de ses proches d'avoir du recul par rapport à la maladie et la stigmatisation de la société, on en parle pas dans la famille, on en parle pas dans le voisinage. »
En parler, c'était justement le mot d'ordre des organisateurs. L'échange d'expériences était au cœur de la journée.
Jean Furtos : « La santé mentale c'est important pour les malades mentaux mais pour tout le monde. Dans une société comme la nôtre la vie psychique isolée ça n'existe plus à l'état isolé. »
A Montreuil, la ville s'est organisée depuis plusieurs années pour faciliter la prise en charge des patients.
Xavier Lallart : « Depuis les années 80 nous avons organisé ensemble des réunions qu'on appelle "résade" avec la marie pour faciliter la prise en charge de situations difficiles avec des patients. Ça m'a paru naturel d'avoir des contacts directs que ce soit avec la marie que ce soit avec le commissariat, que ce soit avec les associations et aussi bien sur avec les curateurs, les tuteurs. »
Autre expérience mise en avant durant cette journée, la création à Villepinte en centre-ville d'une résidence d'accueil de 21 logements pour les personnes en situation de handicap psychique.
Fabrice Pecot : « C'est tout à fait une réponse qui nous manquait parce que nous devions garder des gens hospitalisés beaucoup plus longtemps alors que leur état était stabilisé faute d’avoir des logements pour eux, des structures de ce type et puis également en effet c'est préparer l'avenir pour certains patents qui vivent avec des parents parfois âgés. »
Sofia Miccoli : « Le malade doit pouvoir comme toute personne disposer d'un logement et vivre dans des conditions de vie décentes. »
Pour les élus locaux garantir la liberté individuelle des malades tout en garantissant la sécurité de tous est aussi un sujet de préoccupation.
Jacques Salvator : « C'est bien sûr un sujet de préoccupation constant que de faire en sorte que la population ne stigmatise pas la maladie mentale et en ait le moins peur possible. Ce n'est pas toujours facile. On a eu quelques cas tragiques à Aubervilliers. Il faut familiariser nos concitoyens au vocabulaire. Il faut leur faire comprendre que ce sont des pathologies très fréquentes, partagées par de très nombreuses familles et que la stigmatisation ne résout rien, leur marginalisation non plus. »
Pierre Laporte : « Montrer la réalité de la maladie psychique de façon à mieux la comprendre et mieux aborder les personnes qui sont touchées, selon le regard qu'on a on exclut ou on intègre. »
En Seine-St-Denis, une ville sur deux possède des instances de concertation, cinq conseils locaux de santé mentale ont été créés avec l'Agence Régionale de Santé.
Informations supplémentaires
Site de l'unafam 93
Les associations d'usagers