La prise en charge psychiatrique des personnes âgées : comment travaille une équipe mobile de gérontopsychiatrie. Les professionnels témoignent.
Docteur Pierre Acker
Cette unité s'adresse à toutes les personnes qui présentent du fait de leur âge une pathologie ou une souffrance psychiatrique, qu'elles aient eu ou pas des antécédents. On est une unité, qui est ouverte tous les jours.
A ce tire un a un téléphone par lequel on peut nous appeler pour nous faire des signalements, les signalements peuvent venir des patients eux-mêmes ou de leur entourage, ça peut être de la famille, des mais, des voisins, des travailleurs sociaux qui nous signalent qu'une personne ne va pas bien. A partir de ce moment-là on se met en contact avec la personne ou son entourage et on propose le plus souvent une visite à domicile dans un premier temps pour faire la connaissance de la personne et prendre la mesure de la situation.
Catherine Leroux, infirmière
Dernièrement on a un monsieur de 83 ans qui est resté 6 mois hospitalisé suite à une prothèse totale de la hanche qui manifestait énormément d'angoisse à l'idée de son retour à domicile, un 6ème étage avec un ascenseur souvent en panne.
Docteur Pierre Acker
On sait à quel point la psychiatrie peut faire peu, l'idée même de la psychiatrie peut être un refouloir et pourtant quand on se présente chez les gens en leur demandant tout simplement ce qui ne va pas, dans toutes les dimensions que ça peut prendre, les gens sont bien contents de pouvoir livrer leurs problèmes ce en fin de compte il est beaucoup facile d'accepter une aide dans ces conditions qu'on ne peut le penser auparavant.
Catherine Leroux, infirmière
On s'est rencontré à la clinique des soins de suite, on a vu ensemble pour une consultation avec un psychiatre, on vu ensemble qu'on allait passer chez lui une fois par semaine pour voir comment il allait réagir au traitement que le psychiatre a mis en place, évaluer son bien-être psychique. De là on lui a proposé un service d'aide à domicile pour qu'il ait un passage pour le soulager dans son quotidien.
Docteur Pierre Acker
Alors on pourrait dire que nous sommes une sorte de lien ou en tout de liant entre tous les acteurs de terrain qui peuvent être amenés à prendre en charge des personnes âgées avec cette spécificité quand même que nous sommes un lien quand il y a une situation dont on peut retrouver une dimension psychiatrique. Ça veut dire que les gens souffrent et qu'il y a une réponse médicale à y apporter.
A partir de ce moment-là on représente un lien dans la mesure où on peut d'une part rassurer les patients mais rassurer aussi les acteurs de la prise en charge autour.
Claire Olivet infirmière
Bien souvent ce sont les premiers professionnels qui découvrent la personne âgée à domicile. Si la personne âgée était très en difficulté, refusait toute aide et puis qu'en s'y mettant tous on réussit à installer un panel d'aides qui faitqu'elle accepte, elle est en confiance et qu'au final elle peut couler des jours heureux avec ses aides à domicile, on se retire de la situation et c'est parfait.
Docteur Pierre Acker
On peut rassurer, on peut orienter, on peut guider, parfois simplement expliquer, ce qui est très important dans ces situations-là. Et puis on peut parfois accompagner des situations médicales un peu plus lourdes. Mais l'expérience tend à montrer que la médecine n'a pas une place prépondérante dans ces prises en charge mais simplement une place de soutien et d'accompagnement.