Les lois qui ont révolutionné la psychiatrie
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Voix Off Nouvelle conférence organisée par la SERHEP sur les lois qui ont révolutionné la psychiatrie et retour d’abord à l’aube du 19ème siècle ; le droit français pose un principe très ancien l’irresponsabilité pénale des personnes atteintes de troubles mentaux.
Laurent Vassal « 1810, la révolution législative après la révolution française et l’article 64 du code pénal va préciser qu’il n’y a ni crime ni délit quand la personne était en état de démence au moment des faits ».
Voix Off Le 30 juin 1838, c’est la loi sur les aliénés qui vient encadrer les conditions d’internement des malades, elle restera en vigueur pendant plus de 150 ans.
Laurent Vassal « Ca va être effectivement une loi fondatrice et ce qu’on pourrait appeler une loi de gauche ou en tout cas une loi humanitaire ».
Voix Off Deux siècles plus tard, la place des psychiatres dans le débat législatif a largement diminué, c’est en tout cas l’un des nombreux reproches fait à la loi du 5 juillet 2011 adoptée sous la présidence Sarkozy.
Daniel Zagury « Ca a été un quinquennat catastrophique pour la psychiatrie. Les malades mentaux ont été stigmatisés au gré de faits divers impliquant des malades mentaux. Faits divers qui sont rares et ce que j’ai dit, c’est que le modèle, le paradigme sécuritaire ne pouvait pas être l’organisateur de la loi qui régit l’hospitalisation de l’ensemble des malades mentaux. Il y a 2.1 millions de français qui seront suivis en psychiatrie publique.
Cette loi au fond ignore la psychiatrie. D’un côté, on est là pour fliquer la société et d’un autre côté on est là pour relâcher les malades qu’on a indument gardés. C’est une loi qui est fondée sur 2 phantasmes, c’est une loi utopique, c’est une loi imaginaire. On n’y a pas travaillé et elle nous est extrêmement défavorable.
La réalité de la psychiatrie publique, les problèmes de la psychiatrie publique, le souci du malade, ce que nous faisons quotidiennement n’existe pas dans cette loi. Et il y a, si vous le voulez, cette systématisation de l’audience devant le juge qui est absurde, il faudrait une loi avec effectivement un contrôle judiciaire mais une loi qui contrairement à la loi de 2011, puisse être discutée par le corps professionnel des psychiatres, et ce que j’ai dit, c’est que nous attendions d’Emmanuel Macron qu’il s’intéresse à la psychiatrie et qu’il réconcilie dans un nouveau contrat social, sociétal, les français avec leur psychiatre et leur psychiatrie. Je ne suis pas sûr que pour le moment nous ayons été complets sur ce point ».